Distillé (sans mauvais jeu de mots) dans toute la ville de Cognac, le Blues Passions oscille parfaitement entre scènes émergentes, salles intimistes et grosses têtes d’affiches. Un festival à l’ambiance légère et décontractée.
Un festival ouvert à tous
Dans les allées du jardin public de Cognac, les riverains se mêlent aux touristes en ce vendredi après-midi. Chacun cherche un petit coin d’ombre pour échapper au soleil de plomb et profiter des concerts gratuits et accessibles à tous. Car le Cognac Blues Passions, c’est avant tout une jolie histoire de découvertes musicales pour n’importe quel curieux de passage. Des artistes à la renommée encore confidentielle mais au talent immense se succèdent sur les scènes Tonic Day et Expérience devant un public éclectique. Purs cognaçais, régionaux ayant fait le déplacement, touristes en goguette dans le coin, jeunes, moins jeunes, très jeunes avec parents…tout le monde y trouve l’instant musical idéal.
Plus qu’un festival concentré entre les grilles du jardin, le Blues Passions est au cœur de la vie cognaçaise le temps d’un grand week-end. Même en flânant dans les rues de la ville, un verre de Cognac schweppes à la main (parce que blogger c’est aussi étudier méticuleusement les spécialités locales), on ne sort jamais vraiment de cette ambiance festival. Les bars du coin accueillent des artistes venus animer leurs terrasses, et certaines maisons de Cognac, comme Baron Otard au Château Royal et Martell, se prêtent aussi au jeu.
Une programmation éclectique
Et si je n’ai pu m’y rendre que durant deux (trop courts) petits jours, ils ont amené leur lot de coups de cœur musicaux. Dès le vendredi en début d’après-midi, je n’ai pu échapper au charismatique Phillip-Michael Scales. Neveu de la légende B.B.King, il tient de son célébrissime oncle une voix aussi puissante qu’empreinte de douceur. Un mix électrique passionnant entre indie rock et blues. Quelques heures plus tard, c’est dans le cadre intimiste du Château Royal que j’ai succombé à l’intensité de Kaz Hawkins. Dans la magnifique salle voûtée, on ne peut que se laisser emporter par l’émotion qui règne et la puissance vocale de la chanteuse. Bouleversant.
Mais un festival, c’est aussi se déchaîner, crier, sauter, chanter et danser. Et dans ce registre, deux lives se sont clairement démarqués. Le vendredi soir, c’est le mythique groupe de jazz-funk américain Tower of Power qui nous a fait groover. Un moment de joie à l’état pur grâce à l’énergie incroyable partagée par leur orchestre convoité par les plus grands et le talent de leur jeune chanteur. Fondé il y a cinquante ans, il est plus que jamais d’actualité ! Différente soirée, différente atmosphère, différent showman. Le samedi c’est Fantastic Negrito qui a enflammé la scène Expérience. A mi-chemin entre blues, hip-hop, funk et rock électrique, il a envoûté un public presque transcendé grâce à sa folie heureuse et ses riffs de guitare enragés. Explosif.