Excursion biodynamique au Château Pré La Lande

 

Direction Pineuilh, à quelques kilomètres de Sainte Foy La Grande, pour découvrir un domaine viticole atypique en terres bordelaises. Le Château Pré La Lande, conduit en biodynamie, est l’aboutissement d’un rêve de longue date pour Michel Baucé, son propriétaire passionné.

Et c’est en compagnie de son épouse Angelita, elle-aussi très investie dans la propriété, qu’il m’a fait faire le tour du propriétaire. J’en profite d’ailleurs pour les remercier de leur accueil incroyablement chaleureux. Comme si, le temps d’une journée, je faisais moi-aussi partie de leur famille.

Du négoce à la biodynamie

S’il est aujourd’hui un viticulteur averti, Michel Baucé a pourtant un parcours surprenant. En effet, il a longtemps été de l’autre côté de la barrière, travaillant pour la maison de négoce Grenouilleau. Mais en 2004, il décide finalement de se lancer et de réaliser son propre vin dans le respect de la nature et de la vigne, le tout en AOC Sainte-Foy Côtes de Bordeaux.

Classique de la part de tout viticulteur investi dans des méthodes culturales saines, il a commencé par le bio pour avancer peu à peu vers la biodynamie. En plus de la maîtrise du cycle de la vigne, Michel Baucé a donc dû se familiariser avec les différentes concoctions qui régissent ce type de viticulture. Pourquoi faire simple quand on peut faire engagé et compliqué ? Et ce travail de titan a été récompensé par l’obtention des labels AB et Demeter (mais aussi vegan). 

La quintessence du fruit

Ici, le terroir se révèle librement à travers des cépages emblématiques du bordelais. Côté rouge, ce sont le Merlot et le Cabernet Franc qui s’imposent. Le Cabernet Sauvignon et le Malbec se sont récemment ajoutés à l’équation et seront à déguster dans les prochaines années. Côté blanc, on trouve le Sauvignon, le Sémillon et la Muscadelle. Tous sont récoltés manuellement, bien entendu, dans des cagettes remplies avec parcimonie pour éviter que les baies ne soient écrasées. Chaque détail du parcours du fruit a été étudié pour le préserver au maximum. En témoigne la pompe péristaltique présente dans le chai qui permet de remplir les cuves en douceur. Le maître mot est délicatesse, le fruit doit être sublimé et non altéré.

Pour la vinification, on utilise uniquement des levures indigènes, soit celles naturellement présentes. Quant à l’élevage, il varie selon les cuvées : fûts de chêne, œufs et amphores composent donc le parc du domaine. A noter également que tout est mis en œuvre pour limiter au maximum l’ajout de sulfites.

Dans le verre…

Ces cuvées, nous avons pu les déguster en compagnie du vigneron et de son épouse, au cours d’un repas convivial. Des crus magnifiques sublimés par la cuisine gourmande d’Angelita :

Diane – Élevage en barriques 

Les fruits noirs au nez laissent place au cacao en bouche. La vanille, elle, rappelle l’élevage tout au long de la dégustation. On apprécie sa belle trame tannique, sa finesse et son élégance.

Terra Cotta – Élevage en amphores

La terre cuite offre une pureté incroyable et beaucoup de fraicheur.  La tension est palpable et agréablement délicieuse.

Fontenelles (rouge) – Vin Nature 

Un vin nature à apprécier sur le fruit. Équilibré, avec une finale empreinte de fraicheur, il fait la part belle aux notes de fraise, de cassis et de mûre.

Fontenelles (blanc) – Élevage sur lies 

La vivacité rencontre l’explosion aromatique, entre agrumes, notes florales et fruits exotiques.

Une gamme extrêmement intéressante, et amenée à s’étoffer, pour un domaine qui l’est tout autant. J’ai particulièrement été touchée par l’engagement sans faille de Michel Baucé qui parcourt les routes du vignoble au volant de sa voiture électrique et travaille avec des partenaires partageant ses convictions. Ainsi, son fournisseur de bouteille utilise 96% de verre recyclé, tandis que son cartonnier table sur 75% de papier recyclé et des encres biodégradables. La boucle est bouclée !

Et avec ça on écoute quoi ?

Une reconversion professionnelle aussi réussie est forcément synonyme de révélation personnelle et de caractère combattif. Le titre Un autre que moi de Fishbach s’impose donc !

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