Rock en Seine 2015

Chaque été je m’accorde, comme petit présent de moi à moi, une excursion en festival. Et chaque été, ce choix crucial est effectué avec beaucoup de réflexion. Mais pour 2015, cette décision a été bien plus facile et rapide à prendre grâce à une nouvelle variable dans l’équation : The Libertines.

The Libertines : Un retour triomphal

rock en seine 2015Groupe d’indie rock roi de la scène british au début des années 2000, ils s’étaient séparés pour cause de différents irréconciliables (rien de grave, juste de petites histoires de drogues et de cambriolage de potes membres du groupe), laissant tous leurs fans, comme moi, inconsolables. Plus qu’un groupe bourré de talent, The Libertines est un véritable symbole pour moi, représentant cette époque adolescente où j’ai beaucoup évolué au niveau musical. Une étape très importante où j’ai commencé à fouiller partout pour découvrir des pépites et à ne plus me contenter de ce qui passait sur Le Mouv’ (qui est maintenant juste Mouv et passe du Black M, c’est dur). Même si j’ai pu, quelques années plus tard, profiter d’un concert de Pete Doherty dans les arènes d’Arles (auquel il est venu, alcoolisé juste ce qu’il faut pour être performant), lorsque j’ai découvert que ces malins de Rock en Seine avaient décroché une exclusivité pour les Libertines en France, je me suis ruée sur les places.

Qu’on se le dise, s’ils se sont reformés ce n’est pas pour rien et ils comptent bien le prouver en live. Même si Doherty a un peu de mal à finir ses phrases (ce qui, au fond, va plutôt bien avec le personnage), il est très présent au niveau instru et sa relation si particulière et extrême avec son comparse Carl Barat est palpable. Même s’ils ont connu de nombreux problèmes, une chose est sûre, ces deux-là ne sont au meilleur de leur forme musicale que lorsqu’ils sont réunis. S’ils ont quand même joué quelques nouveaux morceaux, dont le bon Gunga Din, ils ont clairement donné à la foule ce qu’elle voulait : les chansons des premiers albums qui ont fait leur réputation. De l’iconique Can’t Stand Me Now à Boys in the Band en passant par ma favorite, What Katie Did, tout y était. Et en bonus un rappel de quasiment 30 minutes dynamique et généreux, comme pour remercier les fans de les avoir attendu si longtemps. Mention spéciale à The Good Old Days, très bon morceau studio mais absolument exceptionnel en live.

Une programmation éclectique

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Parce qu’il n’y avait pas que les Libertines, voici un résumé des concerts devant lesquels j’ai pu me trémousser pendant la journée :

  • Young Thug et Marina & the Diamonds, de l’énergie à revendre.

D’un côté, un rappeur d’Atlanta de 23 ans seulement, pour qui « Motherfucker » et « Nigger » font partie de la ponctuation. Habitué à faire parler de lui autant pour sa musique que pour son comportement (drogue, possession d’armes à feu, dénigrement de son propre album et morceaux gratuits lâchés régulièrement entre autres), je l’attendais vraiment sur scène et je n’ai pas été déçue. Un très bon flow, des MC efficaces, une belle présence et, comme toujours, un instru en béton.

De l’autre une Galloise que je ne connaissais que très peu mais que j’ai terriblement envie d’écouter maintenant. Cette petite brune à la voix puissante a le mérite d’avoir fait danser une foule entière grâce à ses beats entraînants et à sa surcharge d’énergie.

  • Ben Howard et The Maccabees, chill out au soleil.

Les portes du festival sont à peine ouvertes, on évite le soleil de plomb en s’allongeant tranquillement à l’ombre, dans l’herbe, avec une playlist idéale. Tout d’abord les Maccabees avec leurs riffs délicats et la voix douce d’Orlando Weeks. Ensuite Ben Howard qui, malgré son minois de surfeur californien, nous a bercé grâce à son élégance toute british, à sa maîtrise de la guitare et à ses jolies balades.

  • Stereophonics et Interpol, le retour des 90’s.

Parce qu’il est difficile de tout voir en festival, je n’ai vu que de petits morceaux de ces concerts. Honnêtement, voilà deux groupes dont je n’avait pas entendu parler depuis un moment, et c’est bien dommage. De ce que j’ai pu voir, ils ont tous deux offert de beaux lives dynamiques.

  • Gramatik, des tympans explosés au premier rang.

…enfin c’est ce que j’imagine. Pour tout vous dire, pendant le set du DJ Slovène, j’étais déjà devant la grande scène en train de truster ma place pour les Libertines. Cependant le son était si fort, qu’il était possible de profiter des basses profondes et des beats. Une pensée quand même pour les gens collés à la scène ayant sûrement découvert ce qu’était la surdité.

  • Etienne Daho, le live inattendu.

Bon, j’avoue que celui-là j’y suis allée à reculons parce que j’ai du mal à adhérer à sa voix (oui, bon, c’est comme ça hein). Mais comme je suis une bonne copine et que je reste quand même curieuse, j’ai accompagné une amie fan. Finalement, pour une néophyte de Daho comme moi ce fût plutôt une bonne surprise, car si ses qualités vocales ne me touchent pas, la partie instrumentale, elle, était très réussie et entraînante. Fait logique, après tant d’années de carrière, il sait comment s’y prendre pour séduire la foule.

Ceux que j’ai manqué…

Lives simultanés oblige, les festivals sont aussi fait de petites frustrations. Pour ma part j’ai préféré les Libertines à deux autres sets, ceux des anglais Years & Years et de l’américain Shamir que j’étais ravie de voir programmés. Mince alors, je vais devoir retourner en festival…

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