Comment faire parler de soi quand on est un groupe français qui peine à se réinventer depuis…20 ans ?
L’icône Indochine, à qui on pardonne de sortir toujours le même morceau depuis les années 80 parce qu’ils ont quand même des moments de lucidité musicalement bien agréables et qu’ils ont bercé notre enfance avec Bob Morane, s’est associé au génie québécois Xavier Dolan pour un clip chic et surtout choc pour la majorité des gens vu la censure dont il a fait l’objet.
Je suis une fan absolue du réalisateur, déjà parce que comme moi il est né en 89 et que cela prouve une fois de plus le caractère exceptionnel de cette année (vous savez le mur de Berlin tout ça…), mais surtout parce que je suis tombée amoureuse de son travail quand je me suis retrouvée devant « J’ai tué ma mère » et qu’il a sauvé ce samedi soir jusque là condamné par ma gorge enflée et mon nez bien rouge. Et j’étais aux anges quand quelques mois plus tard j’ai vu sa grande mèche se balader au Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard. Ce qui m’impressionne chez Dolan c’est sa culture extraordinaire et sa capacité à rendre n’importe quelle scène magnifique, il a le sens de la beauté de l’image et c’est ce qui nous frappe pour la video de College Boy (oui c’est bon mon moment groupie est terminé on rentre dans le vif du sujet).
Le clip a fait beaucoup parler de lui, notamment au sujet de la censure qui lui est appliquée. Un enfant maltraité par ses camarades de classe qui finit crucifié dans la cour d’école en même temps ça ne pouvait pas plaire à tout le monde. Ce qu’on relève surtout c’est que la musique reflète toujours son époque et qu’avec ce clip Indochine suit la mouvance des campagnes anti-« bully » très populaires aux USA depuis quelques années et qui révèlent un véritable mal être contemporain. Alors peut être qu’il faudrait accepter que cette violence semble malheureusement faire partie intégrante de la société actuelle et qu’au fond cette vidéo décrite comme une apologie de la maltraitance est surtout un film réaliste à la fin apocalyptique réfléchie et travaillée mettant en scène cette souffrance quotidienne que nous avons tous déjà vu chez quelqu’un pendant nos années lycées et enfin prendre en considération le fait qu’Hélène et les garçons relève plus de la science fiction que de la série d’investigation. Mais l’essentiel c’est que ce clip fasse réagir, le contraire aurait été beaucoup plus inquiétant.
Verdict : c’est comme dire à un enfant de ne pas appuyer sur cet énooorme bouton rouge…évidemment qu’on le regarde ! Et parce que le Québec s’est bien rattrapé après nous avoir envoyé Garou & K-Maro on se boit un cidre de glace (produit à partir du jus de pommes gelées, plus fruité, sucré et fin !)